Le design permaculturel et son application

Laissez-moi vous expliquer comment j’intègre le design permaculturel à chacun de mes projets pour créer des espaces de vie sains et inspirants, mais surtout… fonctionnels et efficaces!

Si vous ne savez toujours pas ce qu’est la permaculture, je vous invite à aller lire l’article précédent de mon blog, La permaculture... C'est quoi au juste?.

« Pour moi, la permaculture est la science du design écologique appliqué qui cherche à combler les besoins des humains tout en améliorant le bien-être écologique. »
— Wen Rolland, formateur en permaculture

B.O.L.R.A.D.I.M.E.

Dans le monde de la permaculture il y a plusieurs variations des méthodes de design permaculturel, mais je vous partage ici celle que j’aime bien utiliser pour mes projets, la méthode B.O.L.R.A.D.I.M.E. Vous vous dites probablement que c’est pas l’acronyme le plus efficace et je suis bien d’accord, mais c’est une méthode de design qui est très complète et qui nous aidera certainement à transformer vos espaces en paradis nourricier!

Buts - Pour commencer un projet du bon pied, il est primordial de bien évaluer ses besoins et de clairement définir ses désirs et ses buts. Un bon outil pour bien définir ceux-ci est l’analyse d’objectifs S.M.A.R.T. (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel).

But non défini - Je veux produire tout mes propres fruits et légumes.
But bien défini - D’ici 3 ans (Temporel), j’aimerais produire 60% des fruits et légumes que je consomme dans une année(Spécifique, Mesurable et Atteignable), parce que l’hiver j’aime bien partir en voyage et je ne me vois pas essayer de produire des fruits et légumes à l’année longue(Réaliste).

Observations - Voici une étape qui est souvent négligée lors de la conception d’espaces. Pour concevoir des lieux adaptés à vos besoins et à ceux de la nature qui vous entoure, il est important pour moi de bien comprendre vos espaces et les interactions qui y sont déjà présente.

Exemples d’observations - Les habitudes de vie, les matériaux/constructions existantes, la course du soleil, la direction et la force des vents, les types de sol, la provenance des sons, les vues, la flore/faune existante, l’eau, la topographie, etc.

Exemple de carte d’observation d’un site - Auteur: Amelia Jasper-Laurin

Pour la conception d’espace intérieur cet exercice est moins exhaustif, mais dans le cas d’un grand projet d’aménagement paysager permaculturel, l’étape d’observation doit souvent être fait sur plusieurs mois, voir même plusieurs années. Alors autant commencer tout de suite! Apprenez à développer une relation avec l’environnement qui vous entoure et prenez le temps de le connaitre pour mieux y vivre. Croyez-moi, c’est un processus gratifiant et enrichissant qui vous donnera une bonne longueur d’avance quand vous serez prêt à le transformer en paradis nourricier!

Limites - Les limites, que l’on peut aussi appeler contraintes, sont identifiées à l’aide des observations et nous permettent de concevoir les espaces en conséquence.

Exemple - Si votre but initial était d’avoir une serre potagère adossé à votre cuisine, mais que celle-ci se trouve du côté nord de votre maison, et bien il se peut que vous ayez à repenser l’emplacement de votre serre pour vous assurer un bon ensoleillement.

Le but du design permaculturel est de concevoir en harmonie avec la nature et non contre elle. Il est donc important, à cette étape, de garder un esprit ouvert et être flexible, puisque les limites peuvent avoir une grosse incidence sur la direction d’un projet, qui peut s’avérer assez différente de la direction initiale. C’est le casse tête de la nature! Chaque élément doit trouver son emplacement idéal pour avoir un design qui est optimal!

Ressources - Un peu de la même façon que les limites peuvent influencer la direction d’un projet, les ressources façonnent les possibilités et ont une incidence sur la complexité des systèmes à concevoir.

Exemple - Si vous avez un foyer chez vous et que vous avez ou voulez des poules, la cendre de foyer est un matériau parfait pour les bain de poussières! Ce déchet, dans un système intégré, devient facilement une ressource et on évite le gaspillage!

Ces ressources ne sont pas limités à ce qui ce retrouve dans notre environnement, mais aussi dans notre cercle social et notre communauté. Dans un système permaculturel il est important d’entretenir les relations entre les éléments pour un fonctionnement plus harmonieux, alors n’hésiter pas à faire appel à votre communauté et votre entourage.

Analyse - Une fois l’observation faite, les limites et les ressources identifiés, il est temps de passer à l’analyse fonctionnelle des éléments du système.

Il faut identifier les caractéristiques, les besoins, les comportements et les produits de chaque élément afin de les mettre en relation pour créer des systèmes complets et autosuffisants. Je ne m’étendrai pas sur ce point vu que je l’adresse dans mon dernier article, mais si vous voulez en savoir plus sur l’analyse fonctionnelle, c’est par ici.

Design - Lorsque nous avons bien observer, identifiés et analyser tout les éléments de notre système, nous pouvons ENFIN concrétiser nos idées et notre projet.

Exemple de diagramme à bulle pour un projet permaculturel - Auteur: Amelia Jasper-Laurin

Ceci est l’étape Bonbon. Maintenant que nous sommes bien préparé, nous pouvons enfin assembler toute nos idées pour imaginer l’ensemble du projet et tout ça en étant réaliste et efficace. Pour en savoir plus sur le déroulement de la conception d’un projet, je vous invite à consulter Ma démarche.

Implantation - Après avoir rêvé et concrétisé le rêve, il est temps de le construire!

Il est important de mentionner que cette étape requiert une bonne dose d’adaptabilité pour que celle-ci soit efficace et agréable pour tous. Que ce soit des éléments structuraux non visible avant la démolition, des délais additionnels pour l’obtention de permis ou un cap de roc plus haut que prévu, les surprises peuvent se trouver à tout les tournants et il faut être prêt à les affronter avec flexibilité. On prend un grand respire et on continue d’avancer, un pas à la fois!

Maintenance - Une fois que l’implantation du projet est terminé on peut maintenant respirer et en profiter!

Ce nouvel espace, s’il a été bien conçu, devrait être un endroit nourrissant et enrichissant. Et comme toute relation saine, il est important de l’entretenir pour que celle-ci continue à nous nourrir. Comme dit le bon vieux dicton «On récolte ce que l’on sème!».

Évaluation - Mais attention! C’est pas fini!

Après avoir vécu dans nos espaces pendant quelques temps nous pouvons voir ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien. Cette évaluation, que l’on nomme souvent «post mortem», est faite quelques semaines après la fin du projet et nous permet d’observer et d’ajuster pour optimiser notre design afin de mieux combler nos besoins et ceux de notre environnement. C’est rare que la perfection est atteinte du premier coup et des ajustements font parti du processus normal d’un projet, alors patience!

L’être humain comme la nature est en constante évolution et il est normal que nos espaces évoluent avec nous. La beauté de ce type de projet, c’est qu’on en sort grandi avec plus d’expérience et, souvent, ceci nous mène vers de nouveaux projets. Une fois qu’on réalise le potentiel du design permaculturel il est souvent dur de s’arrêter. La beauté de la chose c’est que quand on fait ce type de projet c’est qu’on augmente notre impact positif sur l’environnement. Alors amenez-en des projets, qu’on change le monde un habitat à la fois!

Suivant
Suivant

La permaculture…C’est quoi au juste?